vendredi 3 septembre 2010

Tordre le cou au "judéo-christianisme".

L'expression "tradition (ou culture) judéo-chrétienne", souvent associée d'ailleurs, à la notion de culpabilité, celle-ci étant, cela va de soi, l'héritière de celle-là, étant bien entendu qu'il n'existe pas la moindre psychologie de la culpabilité dans d'autres sphères culturelles; cette expression donc, si courante, est une pure fiction notionnelle.
Car je voudrais que les doctes, les vrais et les pseudos, qui parlent de judéo-christianisme, ou de tradition judéo-chrétienne, me disent ce que sont l'un et l'autre.
Considérer le judaïsme et le christianisme comme un ensemble homogène est une vue de l'esprit et partant une illusion intellectuelle.
Si la notion de judéo-christianisme désigne bien quelque chose, il s'agit de ce courant du proto-christianisme, qui était encore fortement lié à sa matrice juive et qui se distinguait du courant chrétien issu du paganisme, elle ne saurait désigné autre chose, et surtout pas la fiction religieuse qui mettrait le judaïsme et le christianisme dans le même sac, car s'il y a continuité entre les deux, il y a aussi rupture.




Aujourd'hui, on assiste également avec la généralisation de ce terme de "tradition judéo-chrétienne" au remplacement pur et simple de l'ancienne expression "tradition gréco-latine" qui prévalait depuis la Renaissance. Ce remplacement, n'est pas sans arrière pensée idéologique. Lorsqu'on parle de "tradition judéo-chrétienne" l'on entend parler de ses méfaits, cela va de soi, à tel point que bien souvent la notion de "judéo-christianisme" est péjorative.
Or, ce "judéo-christianisme" n'existe tout simplement pas, et en rigueur de termes, il n'existe pas de tradition judéo-chrétienne. Parler de culture judéo-chrétienne, revient à parler d'un vide, à désigner par une notion, péjorativement chargée, un néant culturel.

En réalité, la notion est utilisée, la plus part du temps, pour désigner le christianisme seul. Ainsi donc, lorsque "tradition judéo-chrétienne" est utilisée, il faut comprendre "tradition chrétienne". D'où l'usage erroné de cette notion tire-t-il son origine? Je ne sais pas. Mais nul doute que l'extension de son utilisation est due au mimétisme qui nous possède. Il suffit que nous l'ayons entendu une fois à la radio, ou à la télévision, utilisée par un savant monsieur, péremptoire, pour qu'aussitôt, entre deux gorgées de vin, ou deux bouchées de fromage, nous l'usions à notre tour, dans l'espoir de paraître au mieux, intelligent, au pire, renseigné, en tout cas au courant et non dupe de ce qui fait notre lourd héritage culturel.

Cette expression ressemble fort à un pet de l'esprit : du vent, du bruit et puis une impression désagréable.

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