mercredi 3 novembre 2010

La Belgique en sa folie image de l'Europe

Nous sommes en droit et, au nom de la liberté de penser, en devoir de nous poser de sérieuses questions sur les emballements mimétiques dont la Belgique est comme possédée. Il semblerait que le pays soit à la dérive, victime d'une politique de la confusion, où les lois les plus permissives, les plus paradoxalement liberticides, les plus contraires à la dignité de la personne humaine, dans toutes ses composantes, se succèdent comme dans une incantation à conjurer un mal politique, une fuite en avant dictée par une certaine idée du progrès. Un pays tiraillé entre la maçonnerie qui en sous-main est toujours puissante, l'islamisation accélérée de nombreux quartiers de la capitale et d'ailleurs, une paupérisation de la population, et cependant, une extension absurde de l'administration européenne. Un pays artificiellement déchiré entre sa partie flamande et sa partie francophone et qui choisi le catholicisme, qui était comme sa matrice,  en la personne de Monseigneur Léonard - qui a une tendance à jouer le jeu d'ailleurs - de victime émissaire. On veut sa peau, on aura sa peau, comme si une exécution, même symbolique, règlerait le contentieux belge, où politique et pédophile semblent, par une alchimie de l'abject, se marier. La Belgique passe d'affaire en affaire, Dutroux, les prêtres pédophiles, la scission - que l'on voudrait souhaitable - du pays, et maintenant l'affaire Léonard. Il faut être aveugle, ou vouloir participer sciemment à la curée, pour ne pas voir qu'il y a là un emballement de type mimétique, phénomène bien décrypté par René Girard. En Belgique, ses temps-ci on lynche : du Flamand, du Wallon, du Bruxellois, du prêtre, de l'Evêque, du pédophile, même quand il ne l'est pas. Et bien souvent, les victimes d'hier deviennent les bourreaux d'aujourd'hui. Et tout cela, au nom sacré de la liberté, du droit, de la tolérance; valeurs devenues folles.
La Belgique, il faut en avoir peur, est le laboratoire de l'Europe, et il se passe, ici, ce qui demain, peut se passer ailleurs ; car, et déjà la télévision nous en donne le fâcheux exemple depuis des années, le lynchage, le sacrifice médiatique, semble être une activité qui a de l'avenir. Le fascisme dont on accuse si facilement celui qui ne pense pas comme vous, c'est-à-dire celui qui ne pense pas comme il le faudrait, avec toute l'adhésion qu'il faut avoir pour la doxa majoritaire, n'est pas celui que l'on croit. Le fascisme a changé de visage et de couleur, il s'est éclairci par endroit, et avance masqué sous les noms de liberté et de droit à la différence. Différence? Oui, ce mot-là est sur toutes les lèvres; oui mais différence acceptée, tant que ta différence ressemble à ma différence, tant que ta différence est susceptible de devenir ma ressemblance, et quand ressemblance il y a, la différence est devenue un crime de lèse bien pensance.
Un certain fascisme aujourd'hui repose tout entier sur une certaine idée de l'humanisme. Un humanisme qui n'a que le nom, tant sa culture est pauvre, son inspiration égotique, son narcissisme sans fond, son bon droit dévié. Un humanisme fait de bons sentiments, d'une certaine mièvrerie où l'on ne peut nommer les choses, tant elles sont devenues innommables, tant les choses, pour cet humanisme-là, sont confuses; un humanisme qui nous conduit tout droit à une déshumanisation, à la perte de la mémoire, au sacrifice de l'Esprit au nom du confort du moi, un petit moi  petit-bourgeois : la société d'aujourd'hui est une communauté d'intérêts où tous les petits-moi-mêmistes néo-bourgeois s'accordent pour s'octroyer le droit au confort, quand bien même cela serait au détriment de la morale et de la justice éthique.
Réné Girard dans Achever Clausewitz prévoit l'apocalypse - notion girardienne, et non pas hollywoodienne - à l'heure où nous sommes arrivés, il est souhaitable qu'apocalypse il y ait, d'une manière ou d'une autre.

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