mardi 21 décembre 2010

Que deviendra le grec?

Jacqueline de Romilly est morte. Laissons de côté le refrain de la "grand dame", de la première pour ceci, de la seconde pour cela, en définitive, tout cela n'a aucune espèce d'importance. Avec cette mort, c'est une certaine conception de la culture qui meurt un petit peu. Elle qui avait dédié sa vie à l'étude de la langue et de la culture grecques emporte avec elle une grand part de ses rêves et de son idéal humain. A l'instar d'une Simone Weil, elle n'avait cessé, bien que de manière très différente, d'attirer l'attention sur le caractère fondamental de la connaissance de la Grèce, dans laquelle nous puisons encore beaucoup. Non pas tant, c'est mon opinion, en ce qui concerne la démocratie - antienne éculée - la grecque ne ressemblant aucunement aux nôtres, mais par un rapport à l'histoire, au tragique et à la raison. La Grèce antique a été pour l'occident une matrice, et comme pour toutes les matrices, on en perd le souvenir, pire même, on les méprise, préférant vivre sans mémoire, sans racines, sans dettes, sans attaches : mais on ne pense jamais sans une référence aux autres.

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