dimanche 18 septembre 2011

Petit cathéchisme du mariage gay.

Voici sous la forme traditionnelle du petit catéchisme une contribution à la palpitante et urgente question du mariage gay.

Un amour authentique peut-il exister entre personnes du même sexe?
Oui, l'on  peut dire qu'un amour authentique peut exister entre personnes du même sexe.
Parce que l'amour ne regarde pas d'abord le sexe, mais la personne.

Cet amour est-il pleinement humain?
Oui, cet amour est humain, comme l'est tout amour qui met en relation deux personnes.
 Humain donc il engage des énergies "spirituelles" et physique, autrement dit il parle au corps et plus qu'au corps.

Cet amour est-il de la même nature que celui qui lie des personnes hétérosexuelles?
Oui, il est de même nature, car l'amour ne saurait avoir des natures différentes. C'est de l'amour ou ce n'est pas de l'amour.

Un amour entre personnes de même sexe est-il de la même espèce qu'un amour entre personnes de sexe différent ?
Non, cet amour n'est pas de la même espèce. S'il n'y a qu'un nature à l'amour, en raison de ce que l'amour relie des personnes sans égard pour leur sexe, il faut cependant dire, que les personnes sont aussi définies par leur détermination sexuelle. Donc un homme qui aime un homme, ce n'est pas exactement la même chose qu'un homme qui aime une femme, non pas tant en raison de ce que serait l'amour, mais en raison des sujets qui aiment. Un homme n'étant pas une femme et une femme n'étant pas un homme.

Le mariage est-il en lien avec l'amour?
Non, fondamentalement le mariage n'a pas de lien avec l'amour. Il s'agit d'un contrat avec publicité entre deux parties idoines. Le contrat de mariage implique la publicité en raison de la proportion qu'il existe entre celui-ci et la société que le mariage perpétue dans des formes claires et légitimes. Le mariage fonde une société sui generis. Les termes du contrat, pour des raisons évidentes, disposent que les sujets contractant doivent être de sexe différent.

Que dire alors de l'amour dans le couple?
Il se trouve que l'Eglise Catholique en faisant du mariage un sacrement à fait évoluer, sans pour autant l'annuler, cette idée de contrat, en introduisant dans l'idée de mariage, l'amour. Pour ce faire, le mariage suppose aux yeux de l'Eglise, la pleine possession de ses moyens physiques et psychiques, la liberté et le plein consentement. S'il y a de l'amour dans le mariage, c'est, historiquement, grâce à l'Eglise Catholique et à sa théologie.

Donc le mariage à partie liée à l'amour?
C'est l'amour qui, pour la théologie chrétienne, conduit le mariage, et c'est pour cette raison qu'il est un sacrement, où est signifié l'amour du Christ pour l'Eglise, l'amour de Dieu pour l'Humanité. Un partie étant toujours féminine, l'autre masculine. Pour que le symbolisme joue, il faut qui repose sur un certain réalisme sinon il n'opère pas. En résumer, le mariage n'est question d'amour que s'il est sacrement. Sinon, il demeure un contrat, et romantisme aidant, par contamination de la théologie catholique, on fait aujourd'hui du mariage surtout un question d'amour, ce qu'il n'est pas en soi.

S'il en est ainsi, ne pourrait-on pas changer les dispositions du contrat?
On pourrait oui. Un contrat est relatif, comme relative est une vision de la société. On pourrait admettre, en détachant radicalement le mariage, de toute réminiscence catholique, qu'il s'agit d'un contrat publique - il doit le demeurer sinon ce n'est plus un mariage- entre n'importe qui ou n'importe quoi. On pourrait même envisager qu'une mère épouse son fils, ou un fils son père. La relativité doit s'étendre à tout, on ne voit pas pourquoi on s'arrêterait ici ou là, dès lors que l'on décide que la société et ses normes sont elles-mêmes relatives.

S'il en est ainsi, on peut défendre le mariage gay?
Oui on peut défendre le mariage gay, en ayant comme préliminaire ce qui vient d'être dit, à savoir la relativité de n'importe quelle norme.

Le mariage gay n'est donc pas une question de droit?
Dans son fondement même non, le mariage gay n'est pas une question de droit. Dire qu'il relève d'un droit, suppose encore adhésion à des normes. Or nous avons vu que les normes sont relatives.

S'il ne relève pas d'un droit de quoi relève-t-il?

Du désir, tout simplement.

Le mariage gay est une question de désir?
Non seulement le mariage gay est une question de pur désir, mais même la vision du droit qu'il est censé supposer est une question de désir.

S'il en est ainsi, c'est le désir qu'il faut interroger?
Oui, dans cette question la vraie question est celle-ci "Pourquoi veut-on le mariage gay?" "quel est le désir qui se cache là dessous ?" Désir tel qu'il implique une critique de la relativité des normes. Il faut se poser cette question d'où vient ce désir-là. C'est la seule question qui vaille et qui permette de rester serein dans ce débat passionné.

JMJ connection

Puisque j'ai le mur facebookien pas mal couvert de "posts" relatifs aux JMJ, il m'a semblé utile que j'y aille de mon commentaire. Après tout ceci est un forum, une agora...

Je n'ai jamais aimé les mouvements de foules, jamais aimé les rassemblements à taille inhumaine - je ne sais pas ce que c'est, mais on dit bien à "taille humaine", je ne sais pas non plus ce qu'est une taille humaine, remarquez, tout dépend de l'humain en question, or moi je suis plutôt petit. Les foules qu'elles soient de Rome ou de la Mecque, cela me met mal à l'aise. Plus que la foule, je n'ai jamais aimé ce qui se passe dans les foules : l'émulation, les mouvements du désir, les emportements..., la vie des foules. Alors pensez donc, j'aurais 20 ans, je n'aurais jamais été à une JMJ. Je n'ai plus 20 ans, mais remarquez, les JMJ, ne sont pas que pour les jeunes, et d'une certaines façon, face à l'éternité, nous sommes tous jeunes.

Que mes coreligionnaires se rassurent, je ne vais pas leur casser la baraque. Certains sont euphoriques, et bien tant mieux; y'a tellement peu d'occasions d'être joyeux vraiment, simplement, alors qu'ils le soient. Je ne veux pas être rabat joie. Mais les JMJ, c'est vraiment pas mon truc. Jean-Paul II avait lancé cela à la fin des années 80, son successeur a repris l'héritage, puisqu'il est un pape d'héritage. Et après les jeux olympiques, les mondial de foot, voilà les JMJ qui arrivent périodiquement comme une des plus grandes manifestations planétaires. Cela est bien, si on s'intéresse aux records; les records ne sont pas une de mes passions.

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Certains y trouvent sans doute beaucoup de bien, d'autres un moment à passer avec les potes dans une ambiance de Woodstock version "catho", d'autres n'y trouvent rien, ou peu, d'autres encore, y vont, et ensuite perdent la foi, ou deviennent indifférents, voire se convertissent à l'islam. Mais bon, si, ne fut ce que, 10 jeunes rentrent chez eux vraiment transformés et pour la vie, alors vive les JMJ, même sans moi.

Cela coûte cher? Qu'est-ce qui ne coûte pas cher aujourd'hui? Et l'on est souvent moins regardant. Personne ne se plaint de l'argent dépensé lors des mondiaux de foot ou autres amusements de ce genre. Le foot ça ne me regarde pas, je devrais manifester aussi pour que l'on utilise pas "mon argent" à entretenir cette passion folle qui consiste à se réunir selon des rites précis dans des lieux voués au culte de bonhommes qui courent après un ballon.  Et puis tant que j'y suis, j'agiterai des pancartes, en dénonçant l'attitude peu morale de TOUS les joueurs de foot, qui profitent de leurs déplacements pour s'envoyer des demoiselles vénales. Oh pardon, j'ai généralisé un peu vite. Tous les joueurs de foot, ne sont pas comme ça, comme tous les prêtes ne sont pas abuseurs de petits garçons ou petites filles - je n'en démords pas "pédophile" est impropre souvent- comme ils ne sont pas tous de vilains débauchés qui ne pensent qu'à ça.

Les Espagnols ont leurs démons, comme l’Église Catholique les siens, comme moi les miens, et vous les vôtres, dès lors on est toujours mal venu de jeter la pierre...

Paris Plage ou JMJ : le loisir comme vous l'entendez ! On peut trouver le Christ à Paris Plage et ne pas le voir aux JMJ. Pour moi, je ne vais ni à l'un, ni a l'autre.

Au malheur des mots

Les mots sont menteurs et nous les faisons mentir bien souvent, agitant tantôt l'un tantôt l'autre sans savoir, au juste, ce que nous balançons à la tête du voisin.
Ainsi "misogynie" veut dire justement "haine des femmes" et "misandrie" "haine du mâle", "hydrophilie" "amour de l'eau" tandis qu" hydrophobie" veut dire "peur de l'eau" jusqu'ici tout va bien. Mais voici que "xénophobie", qui devrait vouloir dire en toute rigueur "peur de l'étranger", veut dire "haine de l'étranger". Ainsi donc la phobie vaut pour la haine, et la haine pour la peur. Si les deux sentiments sont parfois proches, ils ne sont pas toujours identiques. Je peux avoir peur de quelque chose sans pour autant le haïr et je peux détester quelque chose sans en avoir peur. Alors le misogyne aurait-il en réalité peur des femmes?  Peut-être.
"Homophobe", quand à lui, est doublement menteur. Il fait croire qu'il veut dire "haine des homosexuels" alors que le suffixe "-phobe" renvoie plutôt à la peur, et à la peur de quoi? pas de l'homosexuel puisque le préfixe "homo" grec n'a, étymologiquement, aucune connotation sexuelle, mais veut simplement dire "même", donc "l'homophobie" c'est la peur du même, de celui ou de celle que j'estime me ressembler un peu trop en n'importe quel domaine.
"Islamophobe", que nous entendons souvent ses temps-ci, voudrait dire "haine des musulmans" alors qu'il affiche "peur de l'islam". La haine des musulmans devrait se dire "musulmanomisie" ou au pire "musulmanophobie", l'islamophobie serait alors plus rigoureusement une crainte de l'islam comme corpus de doctrine, toute chose après tout fort légitime, n'importe qui ayant le droit de critiquer n'importe quoi.
La "christianophobie" pose un autre problème. En effet, elle peut être une haine/peur du christianisme telle que par exemple le médiatique Michel Onfray l'exprime en toute liberté sans que personne lui en fasse grief, ce qui ne serait pas la même chose s'il se piquait d'islamophobie, et pourtant, je le répète, il a le droit d'exprimer ce qu'il souhaite exprimer comme critique, pourvu que le droit de répondre soit préservé. La "christianophobie" peut aussi être la haine/peur des personnes adhérant au christianisme, comme par exemple on le remarque dans certains pays. Il faudrait pouvoir distinguer les deux notions. Parler dans le premier cas de "christianismophobie" et dans le second de "christianophobie".
Un "cinéphile" aime d'un amour passionné le cinéma, le suffixe "-phile" l'indique, aucune perversion, son amour est sans tâche, par contre (sic) le "pédophile" aime les enfants d'une manière pathologique, son amour est torve. Rien pourtant dans le mot ne l'indique, de même son compagnon d'infortune le "zoophilie" aime les animaux de manière trop intime. La "philie" ment ici, alors que dans "philosophie" elle dit toute sa pondération et sa sagesse. Il faudrait parler de  "pédomane" et de "zoomane", comme on parle de "mythomane", de "érotomane" et de "nymphomane", le suffixe "-mane" signalant la distorsion. Alors je pourrais me vanter d'être pédophile autant que je voudrais être philosophe, d'être zoophile autant que j'aimerais être iconophile. Mais hélas, la "manie" est elle-même menteuse, car voici le "mélomane" qui aime avec la même passion la musique que le cinéphile aime le cinéma. Il faudrait dire mélophile ou musicophile. Mais non la musique semble entrainer la manie et pas la philie, ce qui est sans doute vrai quand je constate le nombre de personnes qui se promène avec des casques sur les oreilles; oui c'est de la folie.
"Antisémitisme" veut dire, pour le commun, la haine du juif, mais en vérité ce terme désigne la position de combativité à tout ce qui est sémitique, et les juifs ne sont pas les seuls sémites, parfois même ils le sont très peu. L'antisémitisme est la haine de tout ce qui est sémite, et donc de l'arabe aussi. L'antijudaïsme est l'opposition au judaïsme et la judéophobie la peur/haine des juifs. Ainsi Hitler était judéophobe, mais aussi judéomane, christianismophobe, mélanophobe (peur du noir) et sans doute antisémite, cela ne l'empêchait pas d'être mélomane, mélomanie qui encourageait sa mégalomanie.
Ce petit aperçu montre suffisamment que nous utilisons les mots pour signifier ce qu'ils ne signifient pas. Et les mots, étant plastiques et, en définitive, vides, mentent et souvent avec violence. Ces mots-là qu'ils disent vrais ou non, sont souvent violents. Violents par ce qu'ils entendent signifier, violents par la distorsion qu'on leur fait subir.
 Je reviens sur "homophobie" voilà l'exemple type d'une violence sémantique, signe d'une autre, ou d'autres violences. Ce mot, pris comme il est, veut donc dire "peur du même" or ce n'est pas ce qu'il dit usuellement, donc on lui fait subir une violence  qui est un interprétation restrictive du sens. On expulse tous les sens, sa polysémie, pour ne retenir qu'un seul sens possible, celui de la peur de l'homosexuel. Le mot d'origine reçoit une connotation sexuelle qui n'avait absolument pas comme tel. (Le mot "homophobie" s'est formé de manière spontanée et populaire, on a simplement pris le "homo" de homosexuel auquel on a joint "phobie", cette formation quelque peu fantaisiste est déjà une forme de violence. Le même phénomène se retrouve avec tous les mots en éco-) L' "homophobie" donc comme désignant ce qu'elle désigne de fait est une violence sémantique désignant une violence réelle ou supposée telle, car ici aussi, il s'agit parfois d'interprétation et l'on requiert un tribunal de départager, de dire si, oui ou non, il y a haine. Trois violences donc, celle de la distorsion de sens, celle de celui qui met en jeu le sens tel qu'il est reçu communément, et enfin celle de celui qui accuse en usant du terme avec son interprétation restrictive.
L'islamophobe, au sens commun, est sans doute violent, mais violent, par réponse, donc par mimétisme, celui qui brandit l'accusation. La violence peut se retrouver aussi dans la répétition de l'accusation. Si l'on vous dit gentiment, mais plusieurs fois par jour, que vous êtes un imbécile, sans aucun doute cela laissera des traces; la répétition est une violence, pensez la torture chinoise de la goutte d'eau.
Violent le christianophobe ? Certes, comme peut être violent celui qui accuse.
La distorsion du sens des mots signale la violence qu'ils contiennent et qu'ils cachent. Il s'agit là d'un vrai symptôme. Restreindre l' "antisémitisme" aux juifs est une manière de violence, puisque sans le dire on expulse tous les autres, ne gardant dans cet ensemble, pour mieux les persécuter, que les seuls fils d'Israël. On voile pour mieux être violent, dire par exemple "judéophobe" serait moins mentir, et la vérité serait étalée et peut-être plus difficile à pratiquer.
Pour la "pédophile" il s'agit d'une violence faite à l'amour, n'étant pas ce qu'elle signifie, amour sain des enfants, la pédophile ment et la violence de ce mensonge est grande car s'il me venait à l'idée de faire dire au mot ce qu'il veut dire en réalité,  je serais désigné immédiatement comme victime, la méprise - qui n'en serait pas une - me signalerait comme bouc émissaire.
Alors donc, je suis obligé de mentir avec les mots, de les faire mentir et d'en user comme en use tout le monde, de considérer la zoophilie comme aberrante, la mélomanie comme sublime, alors que je trouve la zoomanie pathologique, et la mélophilie comme tolérable. Je dois trouver l'homophobie odieuse, mais considérer que l'homonymie ne regarde en rien l'homosexualité, de même que l'homoousie qui reste un terme strictement théologique.
Le malheur des mots !

De la Norvège et de la haine.

Au XIXe siècle, à la faveur d'un mouvement contre-révolutionnaire, lent et diffus, le catholicisme reprenait du poil de la bête et connu jusqu'en 1945, environ, ses dernières heures de gloire. Depuis, le christianisme est tombé, sur notre continent, médiateur du désir des autres, en désuétude, frappé de ringardise. Pire, il est devenu en l'espace de deux ou trois générations parfaitement incompréhensible à des personnes non seulement issues de lignées jadis informées par le christianisme, mais encore largement nourries par des valeurs chrétiennes, confusément chrétiennes, mais chrétiennes à leur racine, tout de même. Aujourd'hui donc, le christianisme est prié de quitter l'espace public, et le catholicisme, constamment moqué, est pratiquement frappé d'interdit.

Cependant, qu'il en est ainsi pour la vieille religion matrice de notre culture, il n'aura pas échappé aux regards de l'observateur impartial, que l'islam, quand à lui, gagne du terrain. Non seulement numériquement, par le jeu simple et conséquent de la natalité, mais aussi idéologiquement. Il ne s'agit pas ici de conversions, qui restent somme toute épisodiques, tant l'homme occidental n'a aucunement besoin de Dieu, il est son propre dieu, mais en raison de l'opinion médiatique et de certaines "élites". En effet, pour ces dernières l'islam est une religion non seulement respectable, mais à respecter, et à respecter plus qu'une autre, il semblerait. Tandis que l'on peut s'en prendre facilement au christianisme, signaler la place qu'il aurait eu dans la naissance d'une culpabilité typiquement occidentale, faire remarquer qu'il est à l'origine de l'antisémitisme, qu'il est liberticide, qu'il est patriarcal et machiste, qu'il est pudibond, qu'il est, selon certains, et le cas de la Norvège, semble leur donner raison, mortifère, les mêmes choses, exactement les mêmes choses, ne peuvent être dites sur l'islam, sauf à passer pour islamophobe, crime en train de devenir majeur.
Une véritable omerta est en place. Il est interdit de parler de l'islam sinon en termes convenus, lénifiants, déjà entendus, où, banalement, tous les lieux-communs sont priés de se présenter. Il est impossible dans nos démocraties de porter un regard critique sur cette religion, à moins de passer pour un raciste, un fasciste, un ennemi de l'humanité, toutes choses contenues dans le fameux "islamophobe".

Dans ce contexte, l'affaire de la Norvège, cette odieuse tuerie, œuvre d'un dérangé franc-maçon - car il est bien franc-maçon - appartenant sans doute à une frange d'un christianisme ésotérique quoique fondamentaliste ( car "chrétien fondamentaliste" cela ne veut pas dire grand chose, un intégriste catholique par exemple est-il fondamentaliste? Le fondamentalisme en christianisme a une définition précise, et je doute que les journalistes ai utilisé ce terme avec justesse) illustre dans ses retombées médiatiques ce qui vient d'être dit. Le tueur était blond, jolie figure, une espèce de diable déguisé en ange de lumière, et le mal vient par lui, par lui Norvégien de souche - on nous l'a assez dit, répétition symptomatique -, par lui que sa généalogie idéologique rattache au christianisme, par lui qui clame sa haine de l'islam. Les racines du mal, que ce cas tragique illustre, sont l'expulsion, du discours, du christianisme. En effet, le discours courant, de l'opinion, médiatisé par la presse, et certaines figures politiques, fonctionne comme une scène de laquelle on a expulsé, lorsqu'il s'agit de religion, le christianisme, en faveur - ce n'est sans doute pas intentionnel- de l'islam. L'expulsion est une violence. Il s'agit ni plus ni moins du rite du bouc émissaire. Les Hébreux chaque année choisissaient un bouc qu'il chargeaient symboliquement des péchés de la communauté et ensuite il l'expulsait, l'envoyait périr au désert avec les péchés du peuple.
Nous agissons de même avec le christianisme, après l'avoir chargé de tous les tords qui nous tourmentent, nous l'avons expulsé de la scène pour l'envoyer crever dans le désert du non-sens. Expulsé le christianisme n'en demeure pas moins présent dans ses valeurs que nous avons si bien intégrées que nous les exerçons abusivement : tolérance, ouverture à l'autre, respect, liberté. Nous avons été si bien formés que la critique n'est plus possible que retournée contre nous, nous livrant ainsi à une masochisme flagellant donc nous accusions le christianisme d'en être la cause; absent nous l'accusons toujours et regardons avec une tendresse doublée de curiosité cette "nouvelle" religion qui, culturellement, ne faisait pas partie de notre horizon. Une religion au dogme simple : Dieu crée, dit, ordonne et juge, et Mahomet nous le fait savoir, et donc très loin des nuances et des dialectiques chrétiennes.

Si la critique de l'islam est difficile, ce n'est pas en raison de l'islam lui même, islam donc l'opinion, globalement, n'a rien à cirer, mais c'est en raison qu'il y a des gens qui le professent. Des millions de gens, ad intra et extra, et l'on ne sait si cela explosera ou non. S'il ne s'agissait que d'un système d'idées et bien l'on en débattrait comme l'on débat ouvertement d'autres systèmes, mais il ne s'agit pas de cela, il s'agit de la force numérique en présence, qui, d'une certaine manière nous baille la bouche.

J'ai toujours été pour un dialogue, non seulement pour des raisons humanistes, mais parce que le non-dit est toujours violent à un certain moment. Je suis donc pour un dialogue avec l'islam. Mais un vrai dialogue, où les interlocuteurs soient prêt à se dire tout ce qu'ils estiment devoir se dire, sans censure, avec la possibilité de critique. Je refuse que l'on dialogue avec comme pré-requis une expulsion, qui est la première violence et qui risque d'en entraîner, par mimétisme, d'autres. La différence n'est un danger que dans le refus de voir la différence. L'indifférenciation est toujours, comme nous l'enseigne René Girard, porteuse de violence, et parfois de très grande violence. Je ne veux pas céder ma place ni livrer ma vie à la violence, je n'ai jamais aimé la loi du plus fort, cette loi est odieuse.

Obéir !

Obéir? Sans doute, mais comment et à qui?. Salazar, de Sousa Mendes, deux Portugais, deux catholiques, deux hommes de pouvoir. Le premier, président du Conseil, le second, consul de Portugal à Bordeaux. Pour le premier, la raison d'état prime sur tout; sa fonction prend le pied sur sa conscience, qui n'est plus, 'à ce moment-là, que conscience politique. Et pour garantir les intérêts suprêmes, dans l'ordre politique, de l’État et de la nation, il obéit à la raison l'État. Le second, après un débat interne, douloureux, entre sa conscience politique et sa conscience d'homme, informée par ses convictions religieuses, dépasse la raison d’État - qui à vrai dire, n'existe plus - et ce au risque de tout perdre - et en effet, il perdra tout- de ce que lui offrait l'obéissance politique, décide d'obéir à l'injonction de cette conscience qui transcende toutes les raisons purement formelles.



Le premier à été vertueux comme politicien, homme d’État maintenant, pendant le second conflit mondial, le Portugal dans la neutralité. Le second à été vertueux comme homme, tout simplement, et comme chrétien.
Le premier n'a rien perdu mais sa vertu est vicieuse. Le second à tout perdu mais sa vertu est féconde. Car c'est bien le second qui sauve effectivement , le premier ne "sauvant" qu'un engagement politique.
Aristide de Sousa Mendes, désobéissant aux dispositions du gouvernement portugais légitime, délivra des visas sauvant aussi 30.000 personnes de l'horreur nazie. Il se sauva lui-même risquant de perdre sa vie pour suivre sa conscience. Encore fallait-il avoir une conscience capable d'une tel débat.

L'Afrique, le sida et le Pape ( d'abord sur FB il y a pas mal de temps)

Je n'ai absolument rien à faire d'une quelconque papolâtrie ou même papophilie, dont semblent être possédés certains catholiques d'ici ou là. Mais je hais la métamorphose de la vérité, et dans ce domaine une certaine forme de journalisme, hélas répandu, à la remorque des idées en vogue, et les suscitant, dans la spirale folle du mimétisme des opinions, ce journalisme donc, est assez coutumier des torsions faites à la vérité. Il nous la présente d'un bloc, sans nuance aucune, dans une brutalité factuelle et publicitaire qui est la marque de fabrique du journalisme d'aujourd'hui. La nuance et la subtilité de la pensée sont bannies, elles ne sont ni vendables, ni accrocheuses.
C'est ainsi que le discours du Pape au Cameroun à propos du sida a été distordu dans le but, implicite, d'une fois encore lui envoyé une volée de bois vert médiatique.
Voilà les propos exact tenus par l'évêque de Rome et quelques circonstances qui changent un peu la donne de la fable métaphysique.
ROME, Mercredi 18 mars 2009 (ZENIT.org)
> - Le pape Benoît XVI a demandé les soins
> gratuits pour les malades du sida dès son
> arrivée à l'aéroport de
> Yaoundé au
> Cameroun, mardi après midi. Un appel qui a
> reçu très peu d'écho. Il appelle
> les Africains à la responsabilité dans la
> lutte contre le sida. Les médias ont passé
> sous silence ce passage de sa conférence de presse
> dans l'avion de Rome à Yaoundé.
> Mais ce que la presse a retenu, ce sont des propos
> prêtés au pape. Nous publions ci-dessous le
> texte intégral de la déclaration. Le
> pape fait également allusion à
> l'engagement de l'Eglise auprès des
> malades : quelque 25 % des structures qui les
> accueillent sont catholiques. Il cite l'engagement de la
> communauté de Sant'Egidio -
> une allusion au projet « DREAM »,
> sigle anglais pour « « Amélioration
> des ressources en médicaments pour lutter contre le
> Sida et la malnutrition
> » par exemple au Malawi
> - et des religieux de Saint-Camille de Lellis, ou des
> religieuses (les Missionnaires de la Charité par
> exemple). Voici la question du journaliste et la
> réponse de Benoît XVI, dans son contexte.
> Question - Votre Sainteté, parmi les
> nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a
> également en particulier celui de la diffusion du
> sida. La position de l'Eglise catholique sur la
> façon de lutter contre celui-ci est souvent
> considérée comme n'étant pas
> réaliste et efficace. Affronterez-vous ce
> thème au cours du voyage ? Benoît
> XVI - Je dirais le contraire : je pense que la
> réalité la plus efficace, la plus
> présente sur le front de la lutte contre le sida est
> précisément l'Eglise
> catholique, avec ses mouvements, avec ses
> différentes réalités. Je pense à
> la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant,
> de manière visible et aussi invisible, pour la lutte
> contre le sida, aux Camilliens, à toutes les
> religieuses qui sont à la disposition des malades...
> Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème
> du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on
> n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les
> Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau
> par la distribution de préservatifs : au
> contraire, le risque est d'augmenter le problème.
> La solution ne peut se trouver que dans un double engagement
> : le premier, une humanisation de la sexualité,
> c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui
> apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter
> l'un avec l'autre, et le deuxième, une
> véritable amitié également et surtout
> pour les personnes qui souffrent, la disponibilité,
> même au prix de sacrifices, de renoncements
> personnels, à être proches de ceux qui
> souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui
> conduisent à des progrès visibles. Je dirais
> donc cette double force de renouveler l'homme
> intérieurement, de donner une force spirituelle et
> humaine pour un juste comportement à
> l'égard de son propre corps et de celui de
> l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux
> qui souffrent, de rester présents dans les situations
> d'épreuve. Il me semble que c'est la juste
> réponse, et c'est ce que fait l'Eglise,
> offrant ainsi une contribution très grande et
> importante. Nous remercions tous ceux qui le font."

C'est sur cette base qu'il faut se positionner. On peut ou non être d'accord, on peut ou non tenir un autre discours, mais de grâce, transmettons les choses telles qu'elles ont été dites et telles qu'elles sont effectivement pensées. Mais cette pensée là n'est pas bankable donc elles n'intéresse personne.