dimanche 18 septembre 2011

L'Afrique, le sida et le Pape ( d'abord sur FB il y a pas mal de temps)

Je n'ai absolument rien à faire d'une quelconque papolâtrie ou même papophilie, dont semblent être possédés certains catholiques d'ici ou là. Mais je hais la métamorphose de la vérité, et dans ce domaine une certaine forme de journalisme, hélas répandu, à la remorque des idées en vogue, et les suscitant, dans la spirale folle du mimétisme des opinions, ce journalisme donc, est assez coutumier des torsions faites à la vérité. Il nous la présente d'un bloc, sans nuance aucune, dans une brutalité factuelle et publicitaire qui est la marque de fabrique du journalisme d'aujourd'hui. La nuance et la subtilité de la pensée sont bannies, elles ne sont ni vendables, ni accrocheuses.
C'est ainsi que le discours du Pape au Cameroun à propos du sida a été distordu dans le but, implicite, d'une fois encore lui envoyé une volée de bois vert médiatique.
Voilà les propos exact tenus par l'évêque de Rome et quelques circonstances qui changent un peu la donne de la fable métaphysique.
ROME, Mercredi 18 mars 2009 (ZENIT.org)
> - Le pape Benoît XVI a demandé les soins
> gratuits pour les malades du sida dès son
> arrivée à l'aéroport de
> Yaoundé au
> Cameroun, mardi après midi. Un appel qui a
> reçu très peu d'écho. Il appelle
> les Africains à la responsabilité dans la
> lutte contre le sida. Les médias ont passé
> sous silence ce passage de sa conférence de presse
> dans l'avion de Rome à Yaoundé.
> Mais ce que la presse a retenu, ce sont des propos
> prêtés au pape. Nous publions ci-dessous le
> texte intégral de la déclaration. Le
> pape fait également allusion à
> l'engagement de l'Eglise auprès des
> malades : quelque 25 % des structures qui les
> accueillent sont catholiques. Il cite l'engagement de la
> communauté de Sant'Egidio -
> une allusion au projet « DREAM »,
> sigle anglais pour « « Amélioration
> des ressources en médicaments pour lutter contre le
> Sida et la malnutrition
> » par exemple au Malawi
> - et des religieux de Saint-Camille de Lellis, ou des
> religieuses (les Missionnaires de la Charité par
> exemple). Voici la question du journaliste et la
> réponse de Benoît XVI, dans son contexte.
> Question - Votre Sainteté, parmi les
> nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a
> également en particulier celui de la diffusion du
> sida. La position de l'Eglise catholique sur la
> façon de lutter contre celui-ci est souvent
> considérée comme n'étant pas
> réaliste et efficace. Affronterez-vous ce
> thème au cours du voyage ? Benoît
> XVI - Je dirais le contraire : je pense que la
> réalité la plus efficace, la plus
> présente sur le front de la lutte contre le sida est
> précisément l'Eglise
> catholique, avec ses mouvements, avec ses
> différentes réalités. Je pense à
> la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant,
> de manière visible et aussi invisible, pour la lutte
> contre le sida, aux Camilliens, à toutes les
> religieuses qui sont à la disposition des malades...
> Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème
> du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on
> n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les
> Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau
> par la distribution de préservatifs : au
> contraire, le risque est d'augmenter le problème.
> La solution ne peut se trouver que dans un double engagement
> : le premier, une humanisation de la sexualité,
> c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui
> apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter
> l'un avec l'autre, et le deuxième, une
> véritable amitié également et surtout
> pour les personnes qui souffrent, la disponibilité,
> même au prix de sacrifices, de renoncements
> personnels, à être proches de ceux qui
> souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui
> conduisent à des progrès visibles. Je dirais
> donc cette double force de renouveler l'homme
> intérieurement, de donner une force spirituelle et
> humaine pour un juste comportement à
> l'égard de son propre corps et de celui de
> l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux
> qui souffrent, de rester présents dans les situations
> d'épreuve. Il me semble que c'est la juste
> réponse, et c'est ce que fait l'Eglise,
> offrant ainsi une contribution très grande et
> importante. Nous remercions tous ceux qui le font."

C'est sur cette base qu'il faut se positionner. On peut ou non être d'accord, on peut ou non tenir un autre discours, mais de grâce, transmettons les choses telles qu'elles ont été dites et telles qu'elles sont effectivement pensées. Mais cette pensée là n'est pas bankable donc elles n'intéresse personne.

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